Droit à l’avortement et luttes féministes
Hommage à Simone Veil
Mercredi 19 juillet, l’association féministe martiniquaise Culture Egalité a rendu hommage à la très regrettée Simone Veil par la projection, suivie de débat, du film “Procès de Bobigny”. L’histoire ? Gisèle Halimi, avocate, signataire du Manifeste de 343 Salopes, fondatrice du mouvement Choisir, saisit l’occasion du procès fait à la jeune Marie-Claire, enceinte à 16 ans à la suite d’un viol, ainsi qu’à sa mère, pour mettre en accusation la loi nataliste de 1920 qui, en 1972 encore, interdit la contraception et pénalise l’avortement.
La longue lutte pour l’avortement
Dans la salle de la maison d’artiste, Un œuf, se pressait un public d’une cinquantaine de personnes de tout âge : des femmes surtout, mais aussi quelques hommes, des spécialistes mais aussi des profanes. Tout ce monde a applaudi chaleureusement le film, la pugnacité de Gisèle Halimi, alors jeune avocate, et surtout le courage de la mère, femme modeste, qui a accepté de risquer gros en revendiquant son acte… Puis le débat s’est installé. La culture du viol a été dénoncée, de même que le double standard exigé des hommes et les femmes en matière sexuelle, et plus généralement, la domination masculine sur le ventre et la vie des femmes, surtout modestes. La discussion a porté également sur des sujets plus techniques comme les critères du vivant. Les « vétéranes » ont rapidement évoqué le « parcours de la combattante » que constituait autrefois un avortement. Et les professionnelles du secteur présentes ont confirmé que si les choses s’étaient beaucoup améliorées grâce aux luttes des femmes, tout est loin d’être parfait aujourd’hui, du fait, entre autres, de la réduction des crédits allouées aux structures spécialisées et à l’éducation à la sexualité… C’est d’ailleurs pourquoi CE s’est solidarisée avec l’appel des salariées du CPIOF (ex AMIOF) en lutte contre le grand dénuement de cet organisme qui reçoit des jeunes femmes.
La richesse des thèmes du film et du sujet n’a pu être épuisée en une séance et les participant.es se sont séparé.es à regret, vers 22 heures !
Bref, une belle soirée que Culture Egalité est prête à renouveler, surtout devant de jeunes publics. Les jeunes filles – mais aussi les jeunes hommes – doivent connaître les combats de nos aînées, savoir comment nous avons acquis nos droits, afin d’en faire bon usage… Car il nous faut rester vigilant.es et prêt.es à nous battre pour défendre et approfondir les libertés durement gagnées.
Huguette Bellemare Le 23 juillet 2017
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