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La précarité, nom commun féminin!

La précarité, nom commun féminin !


Les femmes constituent la majorité des personnes qui subissent instabilité, insécurité et

pauvreté. Cette grande précarité est étroitement liée à leur place dans la société, que ce soit dans la sphère privée ou dans le domaine professionnel. Pendant longtemps leur pauvreté a été occultée par le modèle traditionnel du couple marié où les ressources sont traitées dans un « pot commun ». Or, depuis 2020, ce modèle est devenu minoritaire et cela rend visible la précarité spécifique des femmes. Les causes de celle-ci sont multiples. Il est indispensable d’en souligner l’ampleur pour y remédier.


Précarité économique


Si l’emploi est le meilleur garant contre la précarité des femmes, les inégalités professionnelles, salariales, les emplois qu’elles occupent perpétuent leur précarisation. La première de ces inégalités est l’écart des salaires. Les femmes représentent 3/4 des bas salaires. Dans le privé, les écarts de salaires entre les hommes et elles sont de 25% en moyenne.


Cela est lié en partie à la qualité des emplois occupés. Les femmes occupent davantage de postes d’employées ou d’ouvrières non qualifiées. Elles sont pourtant plus diplômées !


Les professions majoritairement féminines sont toujours moins bien rémunérées que celles dites masculines.


Les femmes subissent aussi 80% des temps partiels. C’est un facteur de précarité important.


Leur carrière professionnelle est également discontinue du fait des charges familiales qui leur incombent. (Maternité, intendance, courses, prise en charge des personnes vulnérables de la famille…). Toutes ces tâches ne leur permettent pas de s’investir dans le travail pour progresser professionnellement et améliorer leur autonomie.


Charges familiales


En Martinique, 9 familles monoparentales sur 10 ont une femme pour cheffe de famille. Or 35% des familles monoparentales vivent sous le seuil de pauvreté. Lors d’une séparation, d’un divorce, les femmes subissent un recul de niveau de vie considérable : revenu inférieur, temps partiel, CDD…. Recul que ne compensent pas les pensions alimentaires. Les charges familiales comme le logement, l’énergie, l’alimentation pèsent bien plus lourd sur une personne seule.


Charges domestiques


Malgré une prise de conscience et une petite évolution que nous pouvons noter dans certains couples, le temps consacré aux tâches domestiques demeure encore trop important pour les femmes : 28 h par semaine en moyenne . Alors comment peuvent-elles trouver du temps pour se former, pour de l’emploi plus important qui pourrait les rendre plus autonomes ?


Les violences


Beaucoup trop de femmes doivent faire face aussi à la violence masculine qu’elles subissent partout. Cette situation entraîne peur, manque de confiance et altère l’image que l’on a de soi, ce qui ne permet pas d’aller vers une plus grande autonomie. Difficile de se projeter sereinement, de se former, de préserver sa santé. Cela aussi accentue la précarité.


Enfin, en remettant les femmes à la maison, la pandémie n’a fait que renforcer tous ces facteurs de précarité et réduire encore leur autonomie.


Conclusion :


Seule une politique publique volontariste peut faire changer cette situation. Elle doit lutter avec

force et conviction à la fois :


  • Contre les violences faites aux femmes,

  • Contre les stéréotypes qui nous enferment dans des rôles nous empêchant de développer en toute liberté nos qualités, nos goûts.

  • Pour favoriser l’éducation et la formation des filles afin de développer leur empuissancement.

Pour un meilleur avenir, nous, femmes, devons nous engager, nous imposer, faire entendre notre voix, nos voix et gagner nos droits !


Sylvie, Membre de Culture Egalite

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