top of page

Retour sur la Conférence “Rebelles et marronnes”

Esclavage : ces caribéennes oubliées

Conférence du vendredi 19 mai 2017 L’association féministe Culture et Égalité organisait une conférence théâtralisée : « Rebelles et marronnes » , vendredi dernier au coeur de Fort-de-France, dans la rue, symbole de militantisme et lieu d’éducation populaire de tout temps.

La rue Garnier Pagès, où s’animent à la nuit tombée deux des acteurs culturels foyalais majeurs -le Vieux Foyal et la maison d’artistes “Un oeuf”- a été le théâtre de la commémoration le temps d’une soirée. C’est ici qu’ont élu domicile les membres actifs de l’association Culture et Égalité. Prémices du 22 mai, les femmes de l’association ont donné de la voix en hommage aux figures féminines militantes de la Caraïbe qui ont contribué à la libération des peuples asservis. Un hommage vibrant et plein d’émotions qui n’a laissé personne indifférent. Il faut dire que l’histoire n’en fait que très peu mention. Elles sont l’Amérindienne Anacaona la Fleur d’or, la Jamaïcaine Nanny, Flore Gaillard de Sainte-Lucie, l’Haïtienne Marie-Jeanne, la Mulâtresse Solitude en Guadeloupe, l’insurgée Lumina Sophie et les fanm doubout de la Martinique ou encore Harriet Tubman à l’effigie du billet de vingt dollars.

INCARNER POUR TÉMOIGNER DU PASSÉ

Grace à des mises scène théâtralisées oscillants entre rue et balcon, tambours et ti bwa donnent le rythme. Les témoignages des marronnes se succèdent chronologiquement pour nous faire revivre l’histoire de ces Caribéennes oubliées, de la colonisation espagnole en 1502 à la période post-esclavagiste, en passant par le grand marronnage, la révolution et l’abolition de l’esclavage. Chacune parle et se présente elle-même et c’est ce qui fait toute la singularité et l’émotion du propos. Le discours est dur, raciste et violent, sans concession, si réaliste qu’il en devient poignant. On découvre alors une histoire commune malgré des combats différents vers la liberté. L’organisation des sociétés secrètes, la lutte contre le racisme, l’injustice et les droits universels. Ces rebelles d’hier et d’aujourd’hui ont non seulement laissé une empreinte dans l’histoire, mais aussi ce vendredi soir dans le coeur d’un public touché et reconnaissant.

ILS ONT DIT

Véronique Lordinot, 43 ans


Je suis venue de Sainte-Marie pour assister à ce spectacle. C’est merveilleux et très enrichissant. Pour nous femmes martiniquaises, c’est galvanisant. Cet appel de solidarité entre les peuples de la Caraïbe, j’y adhère totalement!”




Ethan Sainte-Rose Rosemont, 14 ans


J’ai trouvé cette conférence instructive. C’était différent de ce qu’on apprend à l’école. On nous parle beaucoup de grands hommes mais là on a appris sur les grandes femmes. Les femmes qui vont au combat enceintes, ça m’a vraiment surpris. Mendhi Joseph, 57 ans

Ce que je retiens c’est que les hommes allaient à la bataille mais souvent poussés par les femmes investigatrices. Je regrette qu’il n’y ait pas plus de gens qui en soient conscients. On doit s’inspirer de ces femmes. La lutte doit continuer. Quand on est noirs, on en a le devoir.

Journal France Antilles du vendredi 26 mai 2017. Rubrique Région Centre

—————–

Vidéo réalisée par Un oeuf


 

Retrouver sur facebook les  photos de Benny qui sont superbes ! Merci à lui.

 
 
 

Posts récents

Voir tout
Accompagnement des femmes migrantes

(post en construction) Après la conclusion de l'étude effectuée dans le cadre du projet multinational ENFEM, le réseau associatif et les...

 
 
 

Comments


bottom of page