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Photo du rédacteurAudrey CAMILLE

Webinaire : " Les femmes font notre Caraïbe et nos Amériques."

Culture Egalité de Martinique et Koumbit Fanm Karayib de Guadeloupe ont organisé dans le cadre du matrimoine un Webinaire.


Ce webinaire a duré 2 heures et a généré plus de 100 participant(e)s, de beaux échanges ont eu lieu autour de l'histoire des femmes dans la Caraïbe.


Ce webinaire a été organisé dans le cadre du mois du matrimoine. La notion du matrimoine apparait à partir des années 2000, elle permet de valoriser l'héritage culturel des femmes et notamment des créatrices.


Manuela Grau membre de Culture Egalité fait l'ouverture du webinaire. Dans cette conférence, Culture Egalité ainsi que des intervenantes mettent l'accent sur le vécu des femmes ainsi que leur image au XIXe siècle.

Le Koumbit Fanm Karayib est présentée par Sonia Deriau-Reine, une association féministes en Guadeloupe et en Martinique réunies depuis 2020 pour la promotion de l'égalité entre hommes et femmes.


Se poursuit un enchainement avec Huguette Bellemare qui présente l'association Culture et Egalité qui a été crée en 2013, c'est une association démocratique de mixité sociale et de solidarité comportant 3 axes :

- Espace Kay Fanm

- Le matrimoniale

- La conscientisation


  • Valérie-Ann Edmond Mariette "La mémoire de l'esclavage et femmes dans les chansons aux Antilles Françaises."



La première intervenante est Valérie-Ann Edmond Mariette sur "La mémoire de l'esclavage et femmes dans les chansons aux Antilles Françaises."

Son intervention se base sur des questions relatives à l'esclavage et à sa passion pour la musique qui l'on amenés à faire une étude musicale qui porte sur la période 1956-1998 avec pour question principale : "Comment parle t-on d'esclavage en musique ? ". Question qui l'a amené à se poser la question de la place des femmes.

79 chansons ont été étudiées tout genre confondu afin de trouver la place des femmes dans la société.


On a remarqué que dans les 79 chansons étudiées il y'en a 16 qui font référence à des femmes, particulièrement 38 % évoquent les femmes objets, les femmes génitrices et 6% des femmes "Poto mitan".

La représentation des femmes à cette époque est basée particulièrement sur les femmes objets.


  • Jessica Pierre-Louis / Histoire des femmes




La deuxième intervenante, Jessica Pierre-Louis est une historienne de la Martinique qui a mis en évidence trois figures singulière de femmes qui mettent en place des moyens pour contourner les règles sévères de l'esclavage afin d'améliorer la condition de leurs descendants et proches.


- Emilie, une esclave domestique et illettrée est accusée de tentative d'assassinat par emprisonnement à l'encontre de sa maitresse, Rose, veuve de la Pagerie des Trois Ilets et mère de Joséphine de Beauharnais.

La victime étant membre de la famille royale, ce procès devient une affaire d’Etat.

Emilie risque d’être brulée vive à Fort de France.


- Angélique Arthus est une femme libre de couleur née en 1739 et qui décède en 1839 à l’âge de 100 ans.

C'est par un acte notarié datant de 1804 que l’on découvre la volonté de cette femme de

transmettre ses biens à sa descendance malgré un contexte peu propice (la création du code Napoléon permettant cette transmission n’arrivera à la Martinique qu’en 1805). Les enfants nés hors mariage (et ils sont nombreux, le mariage officiellement reconnu étant rare) n’ont pas de droits de succession et n’héritent pas de leurs ascendants. C’est son opiniâtreté qui lui fera transmettre à ses enfants et petits enfants naturels (mais reconnus officiellement) son matrimoine.


- Marie Catherine Alerte est la dernière figure de femme pour qui l’historienne Jessica Pierre-Louis dit avoir une affection particulière.

Afin de garder sa famille unie, Marie Catherine, libre de couleur (veuve de Pierre Louis Alcé) fait donation en 1812, à ses descendants libres et à son gendre, en plus de biens matériel, de deux jeunes esclaves, qu’elle possède légalement, qui sont sœurs : Marguerite et Angèle. Celles-ci, non affranchies, risquent d’être séparées et vendues. Cet acte de donation mentionne que l’héritier-propriétaire « s’engage à traiter en bon frère les 2 esclaves qui lui sont confiés ».


Jessica Pierre-Louis conclut en mentionnant qu’à cette époque existe une véritable solidarité féminine. Elles s’entraident notamment par la culture de lopins de terre qui leur permettent de lutter contre la misère et la faim.


  • Danièle Magloire "Actions et conquêtes de la ligue féminine d'action sociale"


La troisième intervenante est Danielle Magloire qui est une militante féministe d'origine haïtienne elle a présenté l'organisation nommée, la ligue des femmes d'action sociale, dont elle est la figure emblématique.

Elle nous relate les faits de l’occupation militaire des Américains à Haïti de 1915-1934, en

mettant l’accent sur les souffrances des femmes appuyée par une absence de droit civique, et sous la domination totale du système patriarcal.


Puis, la naissance en 1934, de la ligue qui lutte contre tout type de violences faites aux

femmes. Celle-ci pose les problématiques de l’héritage, la question du matrimoine et la

préservation de l’histoire pour un devoir de mémoire.


  • Clara Palmiste "La révocation des institutrices antillaises sous Vichy"



Et, la dernière intervenante est Clara Palmiste sur "la révocation des institutrices antillaises sous le régime de Vichy (1940-1943)".C'est une loi relative à la réglementation du travail féminin du 11 octobre 1940 qui fait parti des grandes mesures du régime de Vichy, afin d’augmenter les natalité et permettre le retour de la femme au foyer.


L’application de cette loi aux Antilles fut plus sévère et dure plus longtemps qu’en Hexagone: il y eut deux fois plus de révocations aux Antilles. Ce sont entre autres 69 institutrices en Martinique et 75 institutrices en Guadeloupe qui perdirent leur emploi.

Cette loi avait pour objectif de pérenniser l’absence des femmes dans la fonction publique mais aussi de dépolitiser les services.

L’impact de cette loi aura des conséquences pendant son application jusqu’en 1943, mais aura aussi des conséquences après, avec une continuité des pratiques discriminatoires vis à vis des femmes dans la fonction publique.


A la suite de ces interventions riche en connaissance on a posé des questions à chaque intervenantes et ainsi pour clôturer ce webinaire nous avons eu l'intervention de George Arnaud co-fondatrice de Culture Egalité.



Nous remercions les participant(e)s ainsi que les intervenantes pour ce webinaire et cet échange.


A très bientôt.







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